Qu’est-ce que la candidose ?
C’est une infection provoquée par un champignon, le Candida albicans, producteur de substances toxiques qui mettent à mal notre système immunitaire et déclenchent de l’inflammation.
C’est une toute petite levure qui dort en chacun d’entre nous et qui peut un jour ou l’autre, devenir notre pire ennemi.
Le Candida Albicans est la plus connue des levures présentes dans notre organisme, il est présent dans nos intestins, notre estomac, notre oesophage, notre bouche et nos différentes muqueuses hors de tout conflit.
Au départ, c’est une bonne chose car il nous maintien en bonne santé en se nourrissant de matières organiques en décomposition produites par les autres locataires des intestins sans leur causer de préjudice. Il a un rôle de nettoyeur indispensable.
C’est leur présence excessive qui entraine un déséquilibre au sein de notre microbiote, et donc une vulnérabilité aux infections.
Lors d’une faiblesse, baisse du système immunitaire et avec une alimentation sucrée, il en profite pour se multiplier, progresser, pendant que notre système immunitaire est sur d’autres fronts et se métamorphose en passant d’un état de levure à celui de mycélium (filament très fin) et se retrouve doté de « pattes ».
Dans cet état, il possède un grand nombre de récepteurs à sa surface pour identifier là où il se trouve, identifie les cellules de son hôte afin de faire corps avec elles, de s’y arrimer solidement parfois définitivement si rien n’est fait pour le déloger.
Il peut se développer de partout, racine des cheveux, ongles, organes internes, orteils… Le Candidat fragilise les muqueuses de l’estomac et de l’intestin qui deviennent poreuses, on parle alors d’hyperméabilité intestinale. Celui-ci est extrèmement résistant et difficile à neutraliser car il possède la faculté de s’adapter à son environnement.
Notre intestin n’est pas seulement dédié à la digestion, il abrite aussi une grande partie de notre système immunitaire, écosystème très complexe, qui, s’il est déréglé ouvre la porte aux inflammations et aux allergies.
Le Candida peut se propager dans l’ensemble de l’organisme et perturber ainsi les flores buccales, urinaires et génitales, sous forme de mycoses ou de lésions cutanées.
Outre Atlantique, ils considèrent que le Candida Albicans serait responsable de plus de 65% des maladies de plus en plus courantes de nos jours, qu’on appelle maladie de « civilisation ».
Malgré qu’il ne faut pas voir le Candida Albicans derrière chaque problème, voici une liste des symptômes les plus courants :
- Infections urinaires, type cystites ou brûlures à la miction…
- Infections gynécologiques sous formes de mycoses, pertes blanches et démangeaisons
- Compulsions alimentaires vers les aliments sucrés
- Stress et dépression nerveuse
- Prise de poids, obésité
- Fatigue chronique inexpliquée
- Fibromyalgie
- Spasmophilie
- Problème de peau , type acné, eczéma, psoriasis, champignons aux mains ou au pieds…
- Muguet
- Arthrite
- Des signes de dysbiose intestinale, en effet le candida commence par attaquer la muqueuse intestinale, et on observe des signes d’hyperperméabilité, gaz, ballonnements, douleurs, constipation, diarrhées, démangeaisons anales, reflux acides, troubles du transit, colite, aphtes …
- Fragilisation du système immunitaire avec comme conséquences des infections ORL, maladies auto-immunes, allergies, problèmes articulaires …
- Troubles psychiques avec sautes d’humeur, anxiété, mauvais sommeil, irritabilité, manque de motivation, problème de concentration et de mémoire avec sensation de brouillard dans le cerveau.
- Troubles circulatoires, jambes lourdes, œdèmes…
- Dérèglement hormonal, hypothyroïdie, syndrome prémenstruel
Quel est son environnement favorable ?
En premier lieu, un déséquilibre acido-basique :
Notre organisme essaye de s’organiser constamment entre un pH basique et alcalin pour essayer de fonctionner au mieux. S’il y a déséquilibre, la maladie s’installe…
Le Candida Albicans, lui raffole d’un état acide prolongé pour se développer.
Les causes de la candidose
Les causes sont multifactorielles et se développent plus facilement sur un terrain déséquilibré, moins résistant aux infections :
- Alimentation industrielle et transformée, riche en sucres acidifiants, acides gras saturés ou encore le gluten, qui vont entrainer un déséquilibre acido-basique. Le Candida se développe plus facilement en milieu acide.
- Traitements antibiotiques, anti-inflammatoires, chimiothérapie, IPP, pilule contraceptive ou autres.
- Suralimentation et manque de mastication qui entrainent des fatigues digestives.
- Stress chronique et mauvais sommeil, le stress acidifie l’organisme.
- Manque d’exercice physique régulier qui contribue au déséquilibre de l’organisme.
- Pollutions diverses, eau du robinet, conservateurs, toxiques, pesticides et divers métaux lourds qui agressent notre organisme, le rendent vulnérable et dégradent notre écosystème.
- Carences en minéraux dont le zinc, le magnésium et le sélénium et en omégas 3.
- Constipation chronique.
- Tabagisme car celui-ci diminue l’immunité.
- Déséquilibre œstrogènes/progestérone.
Voici la liste des facteurs aggravants :
- Sous-alimentation
- Allergies alimentaires
- Erreurs alimentaires, trop de sucres
- Mauvaise digestion
- Foie fatigué
- Déséquilibre de la flore intestinale
- Fatigue
- Immunité faible
- Alcoolisme
- Antibiotiques
Pour mieux s’attaquer à une Candidose, il faut apprendre à mieux le comprendre.
C’est dans sa capacité à résister, à s’adapter et à changer de forme que réside toute la sournoiserie de cette levure.
La famille des champignons, composée des levures et des moisissures, n’est formée que d’un seul noyau, élément que l’on pourrait comparer à un cerveau qui s’occupe de tout. Ces champignons renferment également des petits grains appelés Mitonchondries.
Dans le corps humain, les mitochondries récupèrent le produit de notre digestion pour nous le restituer sous forme d’énergie
Alors que dans le cas du Candida Albicans, c’est à son profit exclusif qu’il s’approprie cette énergie puisqu’il possède son propre réseau de mitochondries. C’est l’une de ses ressources pour rester en vie et se développer.
Les levures se développent dans un milieu acide, riche en sucre, fréquement couplé à l’amidon, sucre présent dans les féculents (blé, riz, etc..) et les légumes racines (pommes de terre, navets, etc.)
Les moisissures grandissent à partir d’un bourgeon unique qui s’étire en filaments pour devenir un Mycelium.
Le mycélium est constitué de très minces fils capables de percer et de traverser toute paroi des organes qui l’abritent pour s’immiscer dans la circulation sanguine et lymphatique et naviguer dans l’organisme.
Sous forme de bourgeon, le Candida est nécessaire à notre santé, alors que sous forme de mycélium, il devient nuisible.
A l’état mycélium, les Candidas détruisent les bifidobactéries de la flore intestinale, l’intestin s’affaiblit et devient poreux et les vrais ennuis commencent tant au niveau inflammatoire, qu’allergique.
Il faut savoir que quand notre organisme veut éliminer un corps dérangeant, c’est comme s’il l’estampillait avec un « tampon » pour le marquer et pouvoir le répérer facilement pour le détruire…. Le Candida Albicans a la possibilité de supprimer ce marquage et continuer à se camoufler !
Le diagnostic
Le seul diagnostic fiable est l’analyse de sang associée au bilan clinique. Malheureusement cette analyse est peu pratiquée et il faut faire appel à des laboratoires spécialisés disponible ici à la Clinique ÉducoSanté.
Les traitements classiques
Le diagnostic étant difficile à établir, il génère souvent des errances médicales. De nombreuses personnes se retrouvent seules et incomprises et sont même parfois orientée chez le psy. En général le traitement de la candidose se fait à l’aide d’antifongiques nocifs pour le foie à long terme.
Les remèdes en naturopathie contre la candidose
La naturopathie a toute sa place dans l’identification et la prise en charge de la candidose. Elle va d’une part tenter d’identifier les causes et d’autre part agir sur l’hygiène de vie globale de la personne. Le traitement sera long, nécessitera de la patience et une vraie remise en question des habitudes alimentaires.
L’alimentation
L’idée première est d’affamer le Candida, et le priver de son aliment favori, le sucre sous toutes ses formes. Mettre en place un réglage alimentaire drastique est un préalable incontournable à tout remède. Il faut supprimer jusqu’à la disparition de la candidose toutes les sources d’intoxication, alimentation raffinée, transformée, dénaturée, industrielle contenant additifs, conservateurs, pesticides …
Les aliments à supprimer :
- Tous les sucres raffinés, pâtisseries, confiseries, alcool, miel, sodas, jus de fruits, sirop d’érable, chocolat … Et les aliments à index glycémique élevés.
- Les produits laitiers animaux.
- Les acides gras saturés, fritures, margarines, graisses cuites, huiles raffinées…
- Les produits fermentés ou qui contiennent des levures, bière, fromage, pâtes à pizza, champignons, fruits secs …
- Les céréales contenant du gluten
- Les viandes non biologiques, riches en antibiotiques ainsi que tout aliment industriel type charcuterie.
- Le tabac
Les aliments à contrôler :
- Les aliments acides, tomates, vinaigre, cornichons …
- Consommer en quantité raisonnable les céréales sans gluten, sarrasin, quinoa, millet, kamut, amarante, riz semi-complet ou complet et éventuellement petit épeautre qui contient très peu de gluten.
- Réduire la consommation de fruits trop riches en sucre, les consommer bio, en dehors des repas, préférer les fruits rouges riches en antioxydants.
Les aliments à privilégier :
- Les légumes en quantité et de toutes les variétés, cuits à la vapeur douce de préférence, réduire les crudités car ils peuvent être irritants pour les intestins.
- Les aliments alcalinisants, herbes aromatiques, patates douces, courges, amandes, avocats, huiles première pression à froid, algues, graines germées …
- Les légumineuses en petites quantités en prenant bien soin de les faire tremper une nuit avant la cuisson pour activer la germination, elles sont riches en prébiotiques, surtout lorsqu’elles sont germées.
- Certains aliments riches en acides gras à chaîne courte type huile de coco ou beurre cru bio non pasteurisé car ils possèdent des propriétés qui brisent les parois cellulaires du Candida.
- Les petits poissons gras, riches en omégas 3 ainsi que les crustacés, mollusques, coquillages et algues riches en minéraux.
- Le sel marin non raffiné en quantité raisonnable, qui a conservé ses minéraux, attention aux nitrates qui se cachent dans les charcuteries et les salaisons.
- Les épices douces et les herbes aromatiques qui stimulent la digestion et sont riches en antioxydants, n’hésitez pas à abuser de l’ail, de la cannelle, de l’oignon, du curcuma, du laurier, de l’origan … qui sont des antifongiques efficaces et naturels.
- Boire de préférence entre les repas de l’eau peu minéralisée et des tisanes qui sont alcalinisantes.
Soutenir le foie
Il va être indispensable de soutenir le foie dans son travail de détox, en effet le Candida produits énormément de toxines, ce qui favorise la fatigue. Différentes plantes peuvent être proposées en fonction de l’énergie vitale, radis noir, artichaut, romarin, chardon-marie ou desmodium …
Nettoyer les intestins
Avant de réparer l’intestin, il est nécessaire de le nettoyer à l’aide par exemple de charbon végétal, de psyllium ou encore d’aloe vera.
Les huiles essentielles antifongiques comme l’origan compact, la sariette des montagnes, la cannelle, le tea tree, le clou de girofle ou le thym à thymol sont des remèdes de choix, mais il est impératif de demander conseil à un praticien car elles sont puissantes et peuvent être dangereuses. Leur utilisation doit être de courte durée et alternée car elles sont toxiques pour le foie.
Une irrigation du côlon peut être proposée pour éliminer les matières stagnantes favorisants l’inflammation, cette technique de nettoyage du gros intestin est proposée par certains naturopathes.
Réparer la muqueuse intestinale
Retrouver l’intégrité de la paroi intestinale est une priorité afin de stopper la pénétration des toxines dans l’organisme et de réduire ainsi l’inflammation. Des produits à base de glutamine sont efficaces ainsi que des associations de plantes type réglisse, curcuma et mélisse. Le traitement est long et peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années.
Restaurer la flore intestinale
En effet celle-ci a été perturbée par l’invasion du Candida, elle va pouvoir être repeuplée à l’aide de probiotiques. Plusieurs cures espacées seront parfois nécessaires à mettre en place.
D’autres remèdes naturels
- L’acide caprylique naturellement présent dans l’huile de coco, désagrège les parois cellulaires du Candida
- La feuille d’olivier, antifongique
- L’extrait de pépin de pamplemousse, antibiotique naturel
- L’argent colloïdal, antiseptique et antimicrobien
- Le lapacho, aux propriétés antifongiques
- La chlorophyle, cicatrisante
- La propolis, antifongique …
Se recharger et reprendre une activité physique
Comme vu ci-dessus, la candidose entraine souvent une grande fatigue, il est donc prioritaire de préconiser du repos dans un premier temps.
Différentes techniques comme le yoga, le Qi Gong, la relaxation, le massage … pourront être proposées. Ensuite seulement quand l’énergie vitale sera revenue, une activité physique douce et adaptée sera proposée, afin de renforcer le système immunitaire.
La gestion du stress et des émotions
Le stress est également une des causes de la candidose, car il affaibli notre système immunitaire et entraine un surcroit de cortisol, hormone qui augmente le taux de sucre dans le sang. Travailler sur la gestion du stress et des émotions sera donc essentiel au moyen de différents supports comme la sophrologie, l’aide thérapeutique, l’acupuncture, la méditation, la cohérence cardiaque ou encore l’ostéopathie.
Si vous vous reconnaissez dans la description des symptômes vu ci-dessus, il est important que vous consultiez un naturopathe, qui, après observation des signes cliniques vous conseillera un test de dépistage et vous accompagnera dans le traitement de la candidose.
Le Candida est naturellement présent dans notre intestin. Il est donc impératif de conserver de bonnes habitudes alimentaires et une bonne hygiène de vie globale de façon définitive, car au moindre déséquilibre, celui-ci peut recommencer à nuire à l’organisme.
Nancy Marois ND